Différences entre les électrovannes à commande pilote et les électrovannes à action directe
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Les électrovannes, composants essentiels de nombreux systèmes de contrôle des fluides, se répartissent en deux grandes catégories : les électrovannes à action directe et les électrovannes à commande pilote. Si toutes deux ont pour fonction de contrôler le débit d'un fluide grâce à une bobine électromagnétique, leurs mécanismes internes et leurs caractéristiques de fonctionnement diffèrent sensiblement, ce qui influe sur leur adéquation à diverses applications. Examinons les principales différences entre ces deux types.
Mécanisme : Principe de fonctionnement
La différence fondamentale réside dans la manière dont la force magnétique du solénoïde interagit avec la vanne pour contrôler le débit.
Dans une électrovanne à action directe, la bobine du solénoïde est directement reliée à l'élément central de la vanne, généralement un piston. Ce piston bloque ou laisse passer le fluide à travers l'orifice, c'est-à-dire l'ouverture par laquelle le fluide s'écoule. Lorsque la bobine est alimentée, la force magnétique générée surmonte directement les forces opposées (généralement la gravité, un ressort et la pression du fluide) et soulève le piston, ouvrant l'orifice et permettant la circulation du fluide. Inversement, lorsque la bobine est hors tension, la force du ressort ramène le piston en position fermée, bloquant ainsi l'orifice et interrompant le flux. Ce mécanisme simple permet un contrôle immédiat et direct du fluide.
Les électrovannes à commande pilote utilisent un mécanisme à deux étages plus complexe. Lors du raccordement initial de la vanne à la canalisation, le fluide pénètre dans la chambre inférieure. Il s'écoule ensuite dans la chambre supérieure par un petit passage, appelé orifice pilote, situé dans la membrane. Lorsque la bobine du solénoïde est alimentée, le piston reçoit une force magnétique et se déplace vers le haut, ouvrant ainsi l'orifice pilote. Cette ouverture crée une différence de pression entre les chambres supérieure et inférieure. L'orifice pilote étant plus large qu'un orifice de restriction séparé, plus petit, qui alimente constamment la chambre supérieure en fluide, son ouverture permet au fluide de s'échapper de cette chambre plus rapidement qu'il ne peut y être remplacé. Cette chute de pression rapide dans la chambre supérieure, combinée à la pression plus élevée dans la chambre inférieure agissant sur la plus grande surface de la membrane, provoque le soulèvement de cette dernière. Le soulèvement de la membrane ouvre alors l'orifice principal, permettant à un volume de fluide nettement supérieur de traverser la vanne. Lorsque la bobine est hors tension, l'orifice pilote se ferme, la pression s'équilibre dans les chambres supérieure et inférieure, et le diaphragme reprend sa position fermée, interrompant le flux.
Exigences de pression : Activation de la vanne Les mécanismes de fonctionnement induisent des exigences de pression différentes pour chaque type de vanne. Électrovannes à action directe : Les vannes à action directe utilisent uniquement la force magnétique générée par la bobine du solénoïde pour vaincre les forces maintenant la vanne fermée. Par conséquent, elles ne nécessitent pas de pression minimale de fluide pour fonctionner. Elles peuvent fonctionner efficacement même à pression d'entrée nulle, ce qui les rend adaptées aux applications avec alimentation par gravité ou sous vide. Cette capacité à fonctionner à basse pression ou sans pression constitue un avantage significatif dans certains systèmes.
Électrovannes à commande pilote : Contrairement aux électrovannes à commande pilote, les électrovannes à commande pilote utilisent la différence de pression entre l'entrée et la sortie pour actionner la vanne principale. Une pression minimale est requise pour le bon fonctionnement du mécanisme pilote. Généralement, cette pression minimale de fonctionnement est d'environ 0,5 bar (ou une valeur similaire selon la conception). Cette exigence découle de la nécessité de créer une différence de pression suffisante à travers la membrane pour vaincre la force du ressort et ouvrir l'orifice principal. Si la pression d'entrée est inférieure à ce seuil minimal, la vanne risque de ne pas s'ouvrir complètement, voire pas du tout.
Consommation électrique : Demande en électricité
Le mode d'actionnement de chaque vanne influe également sur sa consommation électrique.
Électrovannes à action directe : Les vannes à action directe nécessitent une puissance d'entrée relativement plus élevée, car la bobine du solénoïde doit générer une force magnétique suffisante pour soulever directement le plongeur malgré la gravité, la pression du fluide et la force du ressort. Cette action directe requiert un champ électromagnétique plus intense, ce qui se traduit par un courant électrique plus élevé et donc une consommation électrique plus importante, notamment lors de l'actionnement initial. Bien que certaines vannes à action directe puissent présenter un courant de maintien réduit, la surtension initiale est généralement plus élevée que pour les vannes à commande pilote.
Électrovannes à commande pilote : Les vannes à commande pilote présentent généralement une consommation d'énergie plus faible. En effet, la bobine de l'électrovanne n'a besoin d'actionner que le petit mécanisme pilote, ce qui requiert moins de force que de soulever directement le clapet ou le plongeur de la vanne principale. La force principale nécessaire à l'ouverture de la vanne principale provient de la différence de pression du fluide lui-même. Une fois le mécanisme pilote activé, la pression du fluide prend en charge la majeure partie de l'effort d'ouverture de la vanne principale. Cette méthode d'actionnement indirect permet de réduire la consommation d'énergie électrique, ce qui les rend plus économes en énergie, notamment dans les applications où la vanne est fréquemment actionnée.
Temps de réponse : Vitesse de fonctionnement
Les différences inhérentes à leurs mécanismes influent également sur la rapidité avec laquelle ces vannes réagissent à une variation du signal électrique.
Électrovannes à action directe : Les vannes à action directe offrent un temps de réponse plus rapide. Le solénoïde contrôlant directement le mouvement du clapet ou du plongeur, la vanne s'ouvre ou se ferme quasi instantanément lorsque la bobine est alimentée ou coupée. Contrairement aux vannes à commande pilote, il n'y a pas de délai lié à l'établissement d'une différence de pression. Cette rapidité de réponse rend les vannes à action directe idéales pour les applications exigeant un contrôle précis et immédiat du débit de fluide, comme dans les systèmes à cycle rapide ou ceux nécessitant une fermeture rapide.
Électrovannes à commande pilote : Les vannes à commande pilote ont généralement un temps de réponse plus long que les vannes à action directe. Ce délai est dû au temps nécessaire à l'établissement de la différence de pression dans la chambre supérieure après l'ouverture de l'orifice pilote. Le fluide doit s'écouler de la chambre supérieure pour créer le déséquilibre de pression nécessaire au déplacement du diaphragme et à l'ouverture de la vanne principale. Ce processus en deux étapes induit un léger délai dans le fonctionnement de la vanne. Bien que ce délai puisse être négligeable dans de nombreuses applications, il peut s'avérer critique dans les systèmes où une réponse rapide est essentielle.
Complexité de conception : Complexité de la structure de la vanne
Les mécanismes sous-jacents entraînent naturellement des variations dans la complexité de la conception de la vanne.
Électrovannes à action directe : La conception d'une électrovanne à action directe est généralement plus simple et plus compacte. Elle se compose principalement de la bobine du solénoïde, du piston ou du clapet, d'un ressort et du corps de vanne avec l'orifice. Cette conception simple contribue à leur fiabilité et à leur facilité d'entretien. Moins de pièces mobiles signifie également moins de points de défaillance potentiels.
Électrovannes à commande pilote : Les électrovannes à commande pilote présentent une conception plus complexe en raison de l’intégration du mécanisme pilote, du diaphragme et des passages de fluide supplémentaires nécessaires à la commande pilote. Cette complexité accrue leur permet de gérer des débits et des pressions plus élevés avec une bobine d’électrovanne relativement plus petite, mais elle implique également un plus grand nombre de composants, ce qui peut accroître la complexité de la fabrication et de la maintenance. Cependant, cette complexité supplémentaire est souvent un compromis acceptable au regard des avantages qu’elles offrent en termes de capacité de débit et d’efficacité énergétique dans les applications appropriées.
